Derrière les murs rouges. Une visite chez Annie et Jo Van Damme.

Dans le séjour, grâce aux grandes baies vitrées dépourvues de châssis visibles, c’est comme si vous sentiez littéralement l’herbe du jardin vous caresser les orteils. « Si vous pouvez vivre avec la nature, vous êtes l’être le plus heureux du monde » : un témoignage décidé pour un couple d’indépendants qui – jusqu’à ce que cette bâtisse devienne la leur en 1999 – habitaient au-dessus de leur commerce un appartement avec une petite cour.
Et dont le regard se portait six jours sur sept sur les intérieurs des autres plutôt que sur la vision magnifique de l’ancienne Lys.

Ce qui commença jadis avec la fabrication artisanale de mobilier pour des clients du « commerce maternel » de Sint-Denijs Westrem a rapidement été adapté par Annie et Jo après la reprise. Très vite, la clientèle a dépassé les limites du village et ils sont devenus une référence pour la conception de cuisines dans la région.

Photo: carnet de commandes des années ’30 du commerce de meubles des parents d’Annie.

Jo et Annie viennent tous deux de familles de fabricants de meubles et se sont rencontrés au cours de leur formation en architecture d’intérieur à Gent. En 1967, ils ont repris le commerce des parents d’Annie. Une œuvre de cette époque de leur estimé professeur, le peintre Jos De Mey, occupe encore une place centrale dans leur habitation. « Cette œuvre était autrefois suspendue dans notre salle d’exposition et a été remarquée par un de nos clients. C’est ce que je veux, nous a-t-il dit, et nous avons réussi à traduire cette volonté dans la langue des formes en un concept cubiste de cuisine qui ressemble en effet à la peinture », nous dit Annie.

Quelques années après la reprise de l’entreprise, Annie et Jo ont commencé à mettre l’accent sur la conception de cuisines et ils sont devenus les distributeurs exclusifs de bulthaup pour leur région. « Nous sommes montés en bas de l’escalier roulant et il est encore en train de monter », nous raconte Jo à propos de bulthaup, qui a évolué depuis le début des années ’70 du statut de marque de qualité à la notoriété limitée à celui d’un acteur international majeur dans le monde des cuisines de haute qualité, de style et durables.

« Nous voyons que parallèlement au fonctionnement de notre équipe familiale de génération en génération, les clients nous reviennent aussi de génération en génération.
 Ce sont des personnes qui veulent que tout soit bien jusqu’au moindre détail, et si vous arrivez à satisfaire cette attente en permanence, la publicité de bouche à oreille ne cesse de faire son travail ».

La plus grande différence entre les années des débuts et aujourd’hui ? « Autrefois, le rythme était plus lent et on prenait plus de rendez-vous sur place avant de passer à la vente. Il y avait donc du temps pour créer une relation de confiance. Aujourd’hui, les clients sont beaucoup mieux informés au préalable ; ils en savent plus et exigent aussi beaucoup de professionnalisme. Aujourd’hui, des projets en 3D sont évidents ; on a une image en tête et on veut qu’elle soit réalisée. C’est le rôle de notre équipe tant de les accompagner que de les surprendre grâce aux possibilités très étendues offertes par l’assortiment bulthaup ».

Dans la bibliothèque à côté du bureau, nous trouvons des boiseries de style Renaissance venant du père de Jo. La passion pour le travail du bois s’est transmise de père en fils, encore que Jo suive aujourd’hui une voie plus contemporaine, avec des créations réalisées dans son atelier.
À côté d’une belle collection d’objets familiaux, il s’entoure de livres de grands ou de moins grands auteurs issus du monde de l’architecture, de l’art et du graphisme. Et – plus important encore – Jo a toujours un œil sur la nature au travers de la fenêtre proche de sa table de dessin. « Ici, le soleil couchant est splendide, et par une belle soirée, c’est comme si c’était la kermesse ».